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 Le chevalier

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Norvgroen
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Norvgroen


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Date d'inscription : 25/10/2019

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MessageSujet: Le chevalier   Le chevalier I_icon_minitimeLun 28 Oct - 4:17

Jamais un garde ne prit autant soin de son prisonnier. Il calqua son pas sur celui du chevalier qui, enchainé comme il l’était avait du mal à marcher. Il l’avertissait à chaque obstacle, et enfin l’aida à descendre l’escalier final afin qu’il ne tombe pas. Il faut dire que c’était la première fois qu’il avait un personnage aussi important au bout de sa laisse. Qui plus est le Chevalier Yvain de Lescart était connu de toute l’armée, et il se demandait ce qu’il avait bien pu faire pour mériter un tel traitement.
Arrivé à destination, le garde frappa à la porte et dit au responsable de la prison :
-         Ouvres j’ai quelqu’un pour toi.
-         Oui j’arrive, répondit le gardien, puis il ouvrit la porte, après avoir regardé par le guichet.
Le garde retira sa laisse au prisonnier et le confia au gardien puis s’en alla.
Sur cet entre fait, le responsable  de la prison arriva.
-         Je vais m’occuper personnellement de ce prisonnier, dit-il au gardien.
Comme le garde l’avait fait précédemment pour quitter la salle du trône, le gardien chef  passa une nouvelle laisse au collier de son prisonnier et donna le même petit coup sec annonçant le départ.
-         En avant, dit-il
Tout aussi docilement que précédemment, le chevalier suivit son geôlier.
Quelques instant plus tard, ils s’arrêtèrent devant une porte, le garde l’ouvrit, entra avec son prisonnier puis referma derrière lui. Il le conduisit jusqu’à la couchette où il le fit assoir. Puis  ramassa au pied du lit le fer qui terminait la longue chaine scellé en bas du mur et l’accrocha à celle de son prisonnier plus particulièrement à l’anneau de séparation de celle-ci.
Avant de sortir, il récupéra sa longue et quitta la cellule qu’il verrouilla à double tour.
Le lendemain le même gardien que la veille vint l’extraire de sa cellule et le confia à la personne qui l’attendait à l’entrée de la prison, l’un des deux aides du bourreau. A son tour il passa une laisse dans l’anneau de son collier et tira d’un petit coup sec pour donner le signe du départ.
-         Alors c’est le grand jour, ça t’apprendra à faire le malin, la prochaine fois tu te montreras plus respectueux envers ces dames. Hein ! dit-il en tirant une fois de plus sur la laisse ce qui fit trébucher le chevalier qui avait déjà du mal à marcher.
-         Alors on a du mal à tenir debout ? dit-il en s’arrêtant. Il se retourna et le releva en tirant sur la laisse dans le sens de la hauteur ce qui eut pour conséquence de lui donner un uppercut au menton.
-         Tu as compris maintenant ? Bon il y a du beau monde là haut qui t’attend pour le spectacle dépêches-toi d’avancer dit-il tout en tirant à nouveau  sur la laisse.
Et pendant, tout le temps que le valet du bourreau s’acharna sur lui, le chevalier ne dit rien, il ne protesta même pas quand il fut touché au menton.
-         On est arrivé !  tout est prêt !  on n’attend plus que l’invité principal !  Dit-il en arrivant dans la cour intérieure de la prison.
-          En confidence, je vais te dire, tu n’a pas de chance mon pote,  les invités de la cour intérieure on tous disparus à la fin des réjouissances, mais il est vrai qu’en général il s’agit surtout des pires criminels qui sont châtiés ici. Mais tu n’a pas l’air très dangereux alors peut-être ……. On ne sait jamais….
C’est ainsi que le chevalier de Lescart pénétra dans la cour intérieure de la prison toujours tiré par cet insupportable bavard. Il fut conduit au pied d’un escalier menant à une plateforme où l’attendait l’exécuteur des grandes œuvres et son deuxième valet.
Après avoir été hissé sur la plateforme sans ménagements, en effet, enchainé comme il l’était, le chevalier avait du mal à monter les marches de l’escalier et l’aide du bourreau ne faisait rien d’autre que de tirer à coup sec sur la laisse de son collier en lui intimant l’ordre de se dépêcher.
Le prisonnier fut mené devant le pilori, c’est à ce moment que le chevalier vit le balcon dans les hauts murs de la cour circulaire. Juste en face de lui, installé au balcon il distingua le roi. En effet, exceptionnellement et, contrairement à son habitude, il avait décidé d’assister au châtiment qui serait infligé à ce prisonnier.
Il fut sorti de son observation par la voix d’un homme qui parlait, il reporta alors son attention sur les propos qu’il tenait. Il s’avéra que cette personne était chargée de lire l’acte d’accusation, le verdict, ainsi que la condamnation du prisonnier, et entre temps elle était montée les rejoindre sur l’estrade.
Il reprit pied dans la réalité au moment précis ou l’orateur énonça la condamnation.
-         En conséquence le prisonnier sera marqué à l’oreille afin de protéger et de mettre en garde la population féminine contre cet individu. De plus il restera entravé trois jours au pilori afin qu’il puisse méditer sur la gravité de son acte.
-         Bourreau exécutez la sentence !
Les derniers mots prononcés par le procureur, si l’on peut dire, fut une surprise pour Yvain, tout le reste il s’y attendait, mais a être marqué de cette façon le déconcerta sur l’instant, mais se reprit immédiatement.
Le bourreau, ayant l’habitude de lire sur le visage des condamnés n’eût aucune peine à percevoir ce bref moment de trouble.
-         Et oui, tu ne le savais pas ! hein !
-         C’est maintenant que commencent les réjouissances, dit-il en le poussant en avant. Il le poussa si fort, que le chevalier trébucha et eu du mal à récupérer son équilibre.
-         Puisque tu ne tiens plus sur tes jambes, je vais te donner un peu coup de main, dit-il en riant, et récupéra la laisse qu’il avait lâché pendant l’énoncé de la sentence.
-         Viens par ici, j’ai tout préparé dit-il en l’emmenant devant un étrange poteau en bois qui se divisait en deux branches. On aurait dit un Y inversé.
-         Laisses moi faire, je vais confortablement t’installer, continua t-il, tout en le plaquant contre le bois.
-         Voilà c’est bien, une jambe ici dit-il en refermant un fer sur sa cheville, sa jambe et sa cuisse droite, et une jambe là continua t-il en enserrant sa cheville, sa jambe et cuisse gauche dans d’autres fers.
-         Maintenant, le bassin, c’est très important, il faut bien le plaqué expliqua t-il, en verrouillant la gaine de fer qui comprimait son bas ventre, tu comprendras tout à l’heure pourquoi.
Arrivée à la poitrine, le bourreau trouva même le moyen de faire de l’humour, car il ne pouvait par refermer le plastron de métal.
-         Puisque l’on ne peut pas avec celui là passons au suivant de ces messieurs dit-il en éclatant de rire.
-         Eh ! tu ne trouves pas que c’est marrant ? Bon, trêve de plaisanterie lâcha t-il voyant la mime grave de son prisonnier qui visiblement ne trouvait pas ça marrant.
Il plaqua, alors, violemment la tête du supplicié contre le montant en bois pour passer sa mauvaise humeur, et, comme il rencontrait quelques difficultés dû au collier qui lui enserrait déjà le cou il lui remonta le menton sans ménagement afin d’avoir suffisamment de place pour y refermer l’avant dernier fer.
-         Bon, dit-il, on va bientôt pouvoir passer aux choses sérieuses, mais auparavant,  prenons toutes les précautions nécessaires afin d’empêcher tous mouvements imprévus qui risqueraient de provoquer un malheureux accident. Ce serait dommage n’est pas ? Cela ruinerait le spectacle dit-il avec un grand sourire tout en lui emprisonnant le front avec l’ultime ruban fer qu’il lui restait.
-         Ah ! J’oubliais le plus important. L’assistance ici présente est très difficile, elle veut être dans les premiers rangs pour profiter du spectacle, mais elle ne veut surtout rien entendre qui pourrait lui gâcher son plaisir, donc nous allons y remédier tout de suite.
-         Ouvre la bouche bien gentiment et ne me contraints pas à employer la force. Le chevalier s’exécuta immédiatement.
-         C’est bien ! Ouvre bien grand comme cela le félicita t-il tout en lui fonçant un bâillon dans la bouche.
-         Ah ! voilà venu le moment que je préfère le marquage de la bête !!!!!
-         Je ne te l’ai pas dit tout à l’heure mais tous nos invités sont marqués de la sorte, enfin pas tout à fait, car toi tu as un traitement spécial !!! petit veinard !!!
-         Regarde la jolie petite chose que je vais me faire un plaisir d’incruster dans le lobe de ton oreille ? C’est mignon non ?
L’exécuteur des grandes œuvres, cet imperturbable bavard, présenta devant les yeux Yvain une sorte de boucle d’oreille. Elle était composée d’une part, d’une partie plate, ronde gravée de ses armoiries et entourée d’un jonc plat qui ressemblait si l’on regardait attentivement à un collier de chien, le tout traversé  en son centre par un petit clou à tête bombée avec une tige très fine  et d’autre part accrochée à la partie circulaire un pendentif représentant une petite laisse.
Ce qui fit penser au chevalier que même lorsqu’il aura purgé sa peine il sera toujours tenu en laisse ce qui finalement en son fond intérieur le rassura.
-         Ce n’est plus le moment de s’amuser ! dit le bourreau en faisant signe à son valet d’apporter ses instruments.
-         Bon les choses sérieuses commencent, il faut que je m’applique, j’ai eu pour consigne de faire un travail soigné.
-         Bon on n’y va, prends ceci et mets toi derrière sa tête et appliques le derrière son oreille gauche ordonna-t-il à son assistant en lui donnant une planchette de bois très tendre.
-         Tu es prêt ? lui demanda t-il ?
-         C’est parti !
Le bourreau marqua un point de repère avec le petit clou qu’il avait retiré du centre du bijou, car il ne le savait pas mais cette boucle d’oreille avait été exécuté spécialement pour le roi dans un métal précieux, mais qui pour le profane ressemblait à un quelconque métal.
-         Ne bouges plus ordonna t-il à son assistant.
Le bavard demanda à son autre servant d’appliquer la partie plate du bijou sur l’oreille du supplicié pendant que lui présentait le clou dans l’orifice prévu à cet effet, il leva son maillé, fit un essai pour calculer la force à donner à son coup, puis frappa pour de bon. A ce moment là on entendit un petit cri étouffé.
-         Je suis content de moi, j’ai fais du bon travail, et soigné par-dessus le marché comme me l’a-t-on expressément recommandé. Je n’ai plus qu’a posé la petite molette derrière et c’est tout.
-         Tu es vraiment un petit veinard, je ne fais pas un travail aussi soigné avec mes autres clients d’habitude, de toute façon dans leurs cas cela ne sert à rien ce ne sont que des bêtes promises à la potence. Ce qui ne sera pas ton cas.
-         Je te laisse quelques secondes, le temps de ranger mes instruments et afin que ton public puisse contempler ta douleur, après nous continuerons.
Au bout de quelques instants, le bourreau revint auprès du chevalier, et avec ses assistants commença à le libérer de ces fers. Une fois la dernière entrave  retirée, et le supplicié remis sur ses pieds, le tourmenteur le mena par la bride en direction du pilori.
-         Allez vient par ici ! dit-il en tirant sur la laisse d’un petit court sec, ne fait pas attendre ton public !
Yvain, un peu titubant, le suivi docilement en direction du carcan de bois.
A proximité de cet instrument de torture un officier de la garde royale attendait un coffret dans les mains.
Arrivée à sa hauteur, le soldat tendit un rouleau à l’exécuteur et dit :
-         Je suis mandaté pour retirer ses fers au supplicié.
-         Je peux très bien le faire moi-même ! lui répondit-il vivement en se tournant vers Yvain.
-         Si j’avais la clef de ces étranges fers ! ajouta t-il avec perplexité après avoir réalisé qu’ils n’étaient pas commun.
-         Donnez-moi la clef ! Demanda le bourreau.
-         C’est impossible, veuillez lire le document que je viens de vous remettre mes ordres y sont écrits noir sur blanc.
-         Pourriez-vous me prêter un de vos assistants ?
Après avoir parcouru le document il fit signe à l’un de ses servants de s’approcher et de rejoindre le garde.
Ce dernier avait déjà remis le coffre dans les mains de l’assistant et s’apprêtait à déverrouiller l’un des bracelets de cheville du chevalier quand le bourreau s’interposa.
-         Attendez une minute que je le relie au pilori ! on ne sait jamais ! dit-il en ramassant une des chaînes scellées au pied du carcan?
-         Monsieur, je vous donne ma parole d’honneur de ne pas chercher à échapper à mon châtiment intervint pour la première fois le chevalier supplicié.
-         Laissez le commandant de la garde royale accomplir sa mission.
-         L’exécuteur se redressa assez surpris d’entendre la voix de son prisonnier et dit avec dédain.
-         La parole d’un condamné ne vaut rien, et un criminel n’a pas d’honneur.
-         En temps normal je serais d’accord avec vous répliqua le garde, mais vous pouvez croire en la parole de cet homme, je vous le garanti.
-         Pff ! si vous le dite ! continuez ! je vous aurez prévenu en cas de problèmes, répliqua le bourreau.
-         Il n’y aura pas de problèmes. Répondit-il tout en libérant le prisonnier de ses chaînes.
-         Voilà j’ai fini continua t-il en les rangeant dans le coffret.
Tout en se  massant les poignets, le chevalier se rapprocha du pilori et dit à son tourmenteur.
-         Comme promis je suis tout à vous. Reprenons là ou nous en étions resté continua t-il en lui présentant son pied droit.
-         Alors toi, tu n’es pas banal, je n’ai jamais vu ça et pourtant j’en ai vu des choses depuis que j’exerce. Lui répondit-il en lui enchainant les chevilles au socle du pilori.
-         A genoux maintenant !  lui ordonna t-il  en lui appuyant sur les épaules.
Après avoir ouvert le carcan de bois il prit le premier bracelet de fer contenu dans l’une des deux cavités. Chaque menotte était rattachée à une longue chaîne. Elle-même scellée au pied du pilori.
-         Puisque tu es si coopératif continue ! donne-moi ton poignet droit. Dit-il avec ironie.
Le chevalier s’exécuta aussitôt et sans attendre l’ordre suivant lui présenta également son poignet gauche. Une fois ses poignets entravés il les posa docilement dans les cavités prévu à cet effet.
Le maitre des hautes œuvres en resta quoi de stupéfaction. Il ne lui restait plus qu’a rabattre la première partie du carcan qu’il verrouilla à l’aide de d’un cadenas à chaque extrémités.
-         Merci du coup de main ! dit il en riant
-         Mais ce n’est pas encore terminé ajouta t-il
-         Cette fois ci je ne peux plus rien faire pour vous aider, je suis pieds et poings liés répondit le chevalier sur le même ton.
Sur ces mots l’exécuteur ouvrit la partie supérieure du pilori, y retira un collier en métal,  également relié au pied du carcan, l’ouvrit et le présenta devant Yvain.
-         Tu sais, pour ce qui te reste à faire tu n’a pas besoin de tes mains dit-il en souriant.
-         C’est vrai répondit le chevalier en présentant son cou dans le collier et en s’inclinant suffisamment afin de lui faciliter le travail.
-         Maintenant la touche finale !
-         Laisses toi faire ! lui dit-il en tirant sur la chaîne afin que sa gorge rentre en contact avec le bois l’excavation.
-         Voilà c’est fini dit-il en refermant le panneau de bois sur le col d’Yvain.
-         Vraiment je n’ai jamais vu une chose pareille et je crois que je ne le reverrai pas de si tôt.
-         A dans trois jours !!!
Le bourreau et ses assistants quittèrent la plateforme.
Les gradins se vidèrent de leurs spectateurs, c’est à ce moment que le chevalier leva les yeux et son regard croisa celui du roi qui était resté dans sa loge.
Ils restèrent un moment comme cela puis le roi se leva et s’en alla.
k   

La nuit tomba sur la cour intérieure de la prison, et le chevalier Yvain de Lescart s’apprêtait à passer sa première nuit enchaîné au pilori.
Soudain il entendit des bruits de pas monter les marches de la plateforme dans le silence de la nuit.
-         Qui va là demanda t-il ?
-         Chut ! c’est moi, ne parles pas si fort tu va réveiller les gardes …
Il connaissait cette voix c’était celle de son second et l’un de ses meilleurs ami Landry.
-         Mais que fais-tu là Landry?
-         Si un garde te surprend tu va avoir de graves problèmes ?
-         Ne t’inquiètes pas pour cela, avec ce qui ont bu ils sont tombés dans les bras de Morphée et ne sont pas prêt de se réveiller, pas avant demain en tout cas !!!!!
-         Je suis venu te tenir compagnie et te donner un peu de confort pour la nuit.
-         Tu plaisantes là ? harnaché comme je suis comment vas-tu faire ?
-         Comme cela dit-il, en déverrouillant le cadenas de l’étau qui lui emprisonnait le cou, mais pour ton collier je ne peux rien faire.
-         C’est déjà bien dit-il en se redressant je commençais à avoir des douleurs.
-         Attends  ce n’est pas fini ! lui répondit-il en soulevant le panneau qui lui entravait les poignets.
-         Mais ou as-tu trouvé les clefs ?
-         C’est un secret !
-         Mais pour tes fers je ne peux rien faire du tout.
-         Ce n’est pas grave, les chaînes sont assez longues, elles me permettent de bouger un peu. Aides-moi plutôt à me remettre debout j’ai les jambes toutes engourdies.
-         Avec l’aide de son ami le chevalier réussi à se lever et à faire un ou deux pas pour se dégourdir les jambes compte-tenue de la longueur de ses chaînes.
-         C’est quoi la suite des réjouissances demanda t-il avec curiosité.
-         Tu n’aurais pas par hasard un petit quelque chose à me mettre sous la dent ? j’ai faim.
-         Je n’ai pas grand chose, mais j’ai pris une miche de pain frais en rentrant ce soir je l’ai emmené  au cas où. Tu en veux en morceau ?
-         Oui je veux bien, j’ai l’estomac dans les talons, je mangerai un bœuf entier tellement que j’ai faim.
-         Tiens, voilà déjà le pain dit-il en sortant une miche de sa sacoche.
-          Pour le bœuf  on verra une autre fois continua t-il en souriant.
La dernière bouchée de pain avalée, Landry sorti une couverture de sa besace et la lui tendit en disant :
-         Dors un peu, le soleil ne va pas tarder à se lever, mais, tu as quand même le temps de te reposer quelques heures.
Quatre heures plus tard, Yvain se réveilla.
-         Tu es réveillé ! dit Landry c’est bien, cela va m’éviter de le faire, car le soleil va se lever dans une heure, et j’ai encore ton oreille à soigner.
-         Tu es une véritable mère pour moi ! dit donc !
-         Non ! j’ai simplement envie de récupérer mon commandant en bon état !
-         Ok ! d’accord dit-il en lui présentant  son oreille.
-         Bon cela ne s’est pas infecté c’est déjà bien
-         Mettre du désinfectant et tourner le clou afin d’empêcher une croute de  se former murmura-t-il tout bas en effectuant les actions énoncées.
-         Maintenant que tu as fini de jouer à l’infirmière il va falloir penser à m’entraver de nouveau, le soleil ne va pas tarder à se lever, et les gardes risquent de se réveiller d’un moment à l’autre. Il vaudrait mieux que tu sois parti à ce moment là.
-         Je sais, mais je n’arrive pas à me résoudre à le faire. J’ai du mal à comprendre les raisons qui te poussent à te laisser traiter de la sorte. Sa Majesté t’a pourtant dit que tu n’avais rien fait de mal. Alors pourquoi l’as tu convaincu de te punir ainsi.
-         Je vais te l’expliquer pendant que tu m’entraveras de nouveau.
Joignant le geste à la parole le chevalier Yvain de Lescart se remit à genoux devant le carcan de bois dont il avait été libéré quelques heures plus tôt. Posa une nouvelle fois ses poignets dans les cavités prévus à cet effet, et attendit que son second  referme sur eux la partie du pilori qui l’avait retiré précédemment. 
-         Alors tu expliques j’attends ?
-         Fini ça d’abord c’est plus important, je t’expliquerai après.
-         D’accord dit-il tout en ouvrant la dernière partie du joug.
A Peine sa phrase terminé, Yvain s’inclina, mais se releva aussitôt.
-         Je ne peux pas me mettre en position tout seul mon collier m’en empêche. Tu vas devoir le faire pour moi Landry. Comme le maitre des hautes œuvres l’a fait tout à l’heure.
-         Tu es sûr ?
-         Certain. Il n’y a pas d’autres solutions.
-         Landry attrapa donc la chaîne tombant du collier de son commandant et le guida de façon à ce que son cou s’encastre correctement dans l’emplacement prévu. Il ne lui resta plus qu’a refermer la lunette sur son col.
-         Tu vois ce n’était pas si compliqué ?
-         Non, mais je n’aime pas cela. Maintenant expliques toi.
-         Oui tu as raison. Voilà en fait il y a deux raisons.
-          Pour faire court même si sa majesté et toi me dites que je n’ai rien fait. Dans mon fond intérieur,  je sais bien que c’est que faux, j’ai commis un crime, un horrible crime, j’ai agressé une femme, et circonstance aggravante  je n’en ai gardé aucun souvenir.  Et c’est bien ce qui me fait peur. J’ai peur de recommencer et qu’il n’y ait personne à ce moment là pour m’arrêter. J’en ai informé sa majesté, je lui ai conseillé de m’enfermer quelque part où je ne pourrai faire de mal à personne. Il a refusé prétextant que cela n’arriverait jamais.
-         Mais je suis revenu à la charge lui rappelant qu’il m’avait déjà reconnu coupable devant Mademoiselle de Nibu et son père et qu’il ne pouvait changer d’avis maintenant, que ce serait une grosse faute et que cela affaiblirai son autorité.
-          Je lui ai expliqué alors que de mon coté je ressentais le besoin d’être puni. Mais d’être réellement est sévèrement puni. Comme le criminel que je suis à présent. A force d’argument sa Majesté  se rangea à mon opinion et m’accorda ce que je lui demandais avec tant d’insistance, à condition toute fois qu’aux termes de ma peine le dossier soit définitivement clos.
-         Voilà pourquoi je  me retrouve ici, enchainé au pilori, comme le pire des criminels, tout simplement  parce que je l’ai voulu et j’accepterai de même tous châtiments que sa Majesté jugera bon de m’infliger.
-         Maintenant tu sais tout. Il est grand temps que tu rentres.
-         Tu as raison, j’entends du bruit, je repasserai plus tard te tenir compagnie.
Il ramassa la couverture, sa besace, et redescendit les marches.
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