Le roi les laissa derrière lui et regagna sur cabinet de travail.
- Bon à nous de jouer maintenant. Dit Landry à son prisonnier.
- Et qu’est-ce que l’on fait maintenant ? Comment va-t-on si prendre ?
- Pour commencer, nous allons t’installer plus confortablement.
- Garde !
- Le gardien quitta son poste devant la cellule d’Yvain et ouvrit la cellule voisine.
- Entre ! voilà ton nouveau chez toi en attendant ta rencontre avec le marquis.
- Maintenant que nous sommes alliés, je peux t’enlever tous ça. Lui dit-il en le libérant de ses chaines.
- Merci. Mais j’ai une question. Le Chevalier de Lescart est à ce que m’avait dit Adrien est l’ami d’enfance de sa Majesté, alors pourquoi porte t-il un fer à la cheville ?
- Tu as remarqué ?
- Tout simplement parce qu’il l’a voulu. Ou plutôt parce que Whelan l’a voulu car c’est Whelan qui est enfermé à coté, pas le Chevalier Yvain de Lescart. Le Chevalier lui, est en mission.
- Bon alors faites pareil ! dit-il en lui présentant sa jambe gauche.
- Tu veux …..
- Oui, je suis responsable d’une bonne partie de ses malheurs, c’est de ma faute si il se retrouve dans cet état. Alors, je tiens à subir les mêmes épreuves qu’il a endurées par ma faute. Donc pour l’instant c’est ça. Après on verra.
- Il faut absolument que je trouve un moyen de me racheter auprès de lui.
- Comme tu voudras dit-il en lui refermant le bracelet de métal sur sa cheville.
- Si nous nous occupions de notre problème maintenant ?
- Maintenant ?
- Oui. Nous n’avons pas de temps à perdre. Quand dois-tu rencontrer ton contact ?
- Demain soir normalement.
- Mais cela ne peut pas attendre un peu ? J’ai faim moi ! je n’ai rien mangé depuis que vous m’êtes tombé dessus !
- De plus je ne peux pas réfléchir l’estomac vide. Affirma Pierrick.
- Bon d’accord, je vais nous faire porter un plateau.
- Garde ! appela t-il d’une voix forte.
- Le garde entra.
- Fais nous porter de quoi manger et du vin.
- Bien Messire ! puis il sortit.
Le garde les bras chargé d’un plateau copieux, refit son apparition quelques minutes plus tard.
- Tiens ! Bon appétit ! dit-il à Pierrick tout en déchargeant le commissionnaire.
- Maintenant peut-on travailler ?
- Tu me disais que tu devais rencontrer ton contact demain soir ?
- Mais je croyais que tu devais remettre ta missive en main propre au Marquis.
- C’est exact dit-il tout en dépiautant une cuisse de poulet.
- Je …… dois ren ….con…trer Vlad, d’abord….. dit-il la bouche pleine.
- Fini de manger ! je ne comprends rien !!!
- Bon, je disais donc, que je dois rencontrer Vlad d’abord. Il est le seul à être en contact constant avec le Marquis. Une fois informé du désir de la Mlle, je n’aurai plus qu’à attendre la prochaine entrevue.
- Donc, si je comprends bien, demain soir tu rencontre l’homme de confiance du Marquis, afin de lui faire part du désir de la Nibu. A partir de là tu es dans l’expectative et tu attends que l’on te recontacte. C’est bien ça.
- Oui, c’est exact, mais l’attente ne devrait pas durer plus de deux ou trois jours. Ou peut-être moins ! dit-il après une légère réflexion.
- Je ne sais pas au juste.
- Il nous faut donc, mettre une stratégie au point rapidement.
- Tout d’abord, il nous faut connaitre absolument le contenu de ce message.
- Oui ! et comment fait-on sans briser les scellés ? demanda Pierrick avec ironie.
- Avec délicatesse, nous avons des spécialistes qui savent décoller les sceaux sans les briser et les remettre en place après. Lui répondit Landry sur le même ton.
- Cela va nous permettre de savoir ce que mijote mademoiselle, et donc la façon de mettre un terme à tout cela.
- Donc peux-tu me redonner cette lettre, je vais voir ce qu’elle contient.
Après avoir fait légèrement chauffer la lame de sa dague au dessus de la flamme d’une bougie, le Chevalier de Ter-Nova la glissa avec précaution sous le cachet de cire et le décolla avec moult précautions.
- Bon voyons voire ce que raconte notre chère demoiselle ! Quel mauvais coup a-t-elle manigancé à l’intention de Whelan. Dit-il tout en déroulant le message.
- Pas possible ! Ce n’est pas possible ! Oh la garce ! Cela ne se passera pas comme cela. Foix de Ter-Nova !
- Que se passe-t-il ? demanda Pierrick surpris par l’attitude du chevalier, que dit-elle pour vous mettre dans un état pareil ?
- Oh la garce ! répéta encore une fois Landry. Elle envisage tout simplement d’empoisonné Whelan.
- Ce n’est pas vrai ? Elle n’irait pas jusque là quand même ? interrogea Pierrick interloqué.
- Et c’est moi qui ……
- Oui, c’est toi qui devais transmettre cet acte d’exécution. Lui confirma Landry.
- Vous avez certainement mal lu, ou mal interprété.
- Tiens vois par toi-même, si j’ai mal interprété.
Pierrick pris le document que lui tendit le chevalier.
Au fur et à mesure que le plus jeune des Castinois lisait la fameuse missive, son visage se décomposait.
- Alors j’ai mal interprété disais tu ?
- Il faut absolument empêcher cela, lui répondit Pierrick.
- De toute façon il n’est plus question que je remettre cette lettre à son destinataire. Je ne veux prendre aucun risque avec la vie du grand chevalier.
- Le grand Chevalier ?
- Oh pardon ! Avec Messire le Loup de Nibu.
- Ne racontes pas n’importe quoi !
- Il est primordial pour notre opération que tu ne changes rien. Tu vas faire comme prévu.
- Mais….
- Je te garantis qu’il n’arrivera rien au « grand chevalier » comme tu dis si bien.
- Car je sais maintenant comment nous allons procéder.
- Nous allons le cueillir chez l’apothicaire quand il viendra récupérer son baume à l’extrait de sumac.
- Écoute ! Voilà comment nous allons procéder.
- Tout d’abord tu vas te rendre comme convenu à ton rendez-vous demain soir.
- Les choses sérieuses commenceront dès que tu auras remis ce pli à son destinataire.
- Une première équipe s’organisera de façon à suivre notre gibier jusque chez l’herboriste, s’arrangera pour connaitre le délai de préparation du baume empoisonné, et nous fera remonter l’information.
- De notre coté, nous allons préparer une embuscade chez l’apothicaire même.
- Mais, comment faire, il nous laissera jamais entrer !
- Oh que si ! s’il ne veut pas pourrir dans un cachot pour complicité d’assassinat !!!!! répondit Landry avec ironie.
- Il suffit simplement d’être convainquant ……. et surtout … d’avoir de bons arguments !!!
- Bon ! Admettons ! Comment va-t-on s’y prendre.
- C’est très simple, on ne va pas faire dans la dentelle. Dès qu’il prend possession de sa commande ; On lui saute dessus. Inutile de se compliquer la tâche.
- D’accord. Mais au fait, nous serons combien dans l’officine ? Penses-tu que nous pourrons tous nous dissimuler ?
- Certainement ! Nous ne seront que deux après tout !!!!
- Que deux ?
- Oui tout les deux.
- Nous devons rester discrets pour avoir la moindre chance de réussite. Nous ne devons en aucun cas attirer son attention. Dans cette opération l’effet de surprise est capital.
- Je vous suis. Mais nous n’aurons pas beaucoup de temps pour tout mettre au point, car entre le moment ou j’aurais averti mon contact et ma rencontre avec le marquis, il ne s’écoulera pas plus de un ou deux jours.
- Si je te suis bien, tu penses que l’on devrait prendre un peu les devants ?
- Oui. Il y a combien d’officine d’apothicaire dans le coin ?
- Cela dépend de ce que tu cherches ! lui répondit Landry avec un sourire narquois.
- Des apothicaires un peu louche, pas très recommandable, enfin vous voyez ce que je veux dire. Lui répliqua Pierrick avec le même genre de sourire.
- Dans ce cas, la liste est assez réduite, je n’en connais que deux. Je vais y envoyer des éclaireurs repérer les lieux.
- Avec un peu de chance, il choisira l’un d’eux. Enfin il faut l’espérer !!!
- Dans le cas contraire, on avisera. Lui dit Landry avec soupir de découragement. Mais nous n’en est pas encore là !!! dit-il soudainement ragaillardit.
- Bon je crois que nous avons tout passé en revue. Il se fait tard, je vais te laisser te reposer, car tu en a besoin…. il ne faudrait pas que ton contact te trouves avec des yeux bouffis, il pourrait se poser des questions !!!! continua-t-il avec ironie.
- Je viendrais te voir demain avant que tu ne partes, afin de voir ensemble les derniers détails.
Le chevalier de Ter-Nova se leva et quitta la cellule du petit renard. Il se dirigea directement vers le cabinet royal afin d’informer le roi du plan d’action mis en place.
Le lendemain comme convenu, Landry, rendit visite au jeune Castinois, afin de lui donner les dernières recommandations.
- Tu as bien compris, Pierrick ! il faut absolument que le Marquis Aizen de Guise se déplace en personne pour récupérer son message.
- Oui … je sais…... je suis au courant. Je vous rappelle que c’est moi qui me suis débrouillé pour en arrivée là, même si, je vous le concède, cela s’est fait au détriment du loup de Nibu, croyez vous que j’aurai fait tout ça pour rien ?
- C’est l’heure. Attendez-moi ! Je vous raconterais tout en rentrant !!
- Tu es sur de n’avoir rien oublié ? lui dit Landry sur un ton amusé avec un petit sourire sournois.
- Non ! Je ne crois …..
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, car il fut brusquement arrêter par la chaîne qu’il avait au pied gauche.
- Tu disais ! continua le chevalier mais cette fois ci il riait ouvertement.
- Bon d’accord ….. quand vous aurez finis, cela ne vous ferez rien de ….. je vais finir par être en retard !
- Mais bien sûr approche-toi que je t’enlève ça, lui dit-il en essayant de réprimer son rire.
Une fois débarrassé de son fer Pierrick quitta sa cellule sous le regard médusé du garde de faction. En effet à la demande du chevalier celui-ci ouvrit la porte et s’attendait à voir sortir le visiteur et non le résidant.
- Ne vous inquiétez pas, il est sorti faire une course, il sera de retour dans environ une heure ! dit-il au geôlier qui n’en était toujours pas revenu.
- Vous en êtes sûr messire ? lui répondit le gardien d’une voix mal assuré.
- Sûr et certain et je vais m’installer confortablement sur son lit en l’attendant.
Sujet: le chevalier 
Lun 28 Oct - 5:10