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 Le Nomikai

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Norvgroen
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Norvgroen


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Le Nomikai Empty
MessageSujet: Le Nomikai   Le Nomikai I_icon_minitimeSam 26 Oct - 20:03

Le Nomikai Icon_minipost-da18Posté le: Ven 4 Oct - 06:00 (2019)    Sujet du message: culture, traditions, religionLe Nomikai Icon_quote-9079c Le Nomikai Icon_edit-9079d Le Nomikai Icon_delete-907a2 Le Nomikai Icon_ip-907a3


Le Nomikai, une tradition purement japonaise : se réunir avec ses collègues pour boire
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 Nordvei le 03/09/2019 à 13:15 - Quotidien / Vie sociale - Le Nomikai Jp



Le Nomikai Le_nomikai_une_tradition_purement_japonaise_se_reunir_avec_ses_collegues_pour_boire_173 
 

Se réunir après le travail dans le bar du coin avec ses collègues, c'est quelque chose que l'on fait assez régulièrement, même en Occident. Mais au Japon, cette pratique, presque élevée au rang de coutume, est une véritable institution.


Vous avez probablement assisté des dizaines de fois à ce type de scène, que ce soit en visionnant un drama, en lisant un manga ou bien en vous rendant au cinéma pour regarder un film nippon : une petite dizaine d'hommes et des femmes japonais, vêtus de leur uniforme de travail, se réunissent à la tombée de la nuit après une journée de boulot éreintante, pour partager une pinte de bière ou quelques verres de saké dans un petit izakaya (居酒屋) mal éclairé. Les buveurs prudents ne resteront qu'une petite heure, le temps de trinquer… mais les plus aguerris pourront rester jusqu'au bout de la nuit, rentrant parfois chez eux en piteux état, leur propre cravate nouée autour de la tête – les moins chanceux finiront probablement ivres morts dans le métro ou pire, dans les rues de la ville !


Le Nomikai 1562598634274_image
Izakaya (bistrot japonais) typique 
 
Cette scène, certes un peu fantasmée, porte un nom au Japon : c'est le nomikai (飲み会), une expression que l'on pourrait littéralement traduire par « réunion pour boire ».

En Angleterre, cela correspond à ce que l'on appelle l'afterwork. Il s'agit d'une pratique, presque élevée au rang de coutume, très courante dans les entreprises des grandes villes de l'Archipel : les collègues de bureau, souvent en petits groupes, se réunissent après le boulot dans un bistrot pour y boire à foison et y déguster divers snacks.

Le terme nomikai peut se décomposer en deux particules : nomu (飲む) qui fait référence au verbe « boire » et kai (会う), qui signifie « se rencontrer ».

Un moment presque cérémonieux, codifié malgré l'alcool

Plus qu'une façon de resserrer les liens entre collaborateurs, c'est aussi l'occasion pour les Japonais, qui accordent une grande importance au travail, de se détendre et de décompresser loin des dossiers et des photocopieuses. Assister à un nomikai, c'est le moment idéal pour se libérer des tracas du quotidien. Le temps d'une soirée, on oublie ses petits soucis et, l'alcool aidant, on se lâche un peu pour être vraiment « soi-même ».



Le Nomikai 1562599604208_image
Honne et tatemae 
 
Car la question d'être « soi-même » est une grande question au Japon. Il faut savoir que dans la société japonaise, on distingue deux « niveaux de communication » :


  • Le honne (本音), littéralement « vrai sentiment » : ce qu'une personne pense / ressent face à une situation bien précise

  • Le tatemae (立前) : ce que cette même personne montre à son interlocuteur, son attitude sociale



Sans entrer dans les détails pour cet article-ci, disons qu'au Japon, on ne dit que rarement ce que l'on pense ou ce que l'on ressent au fond de soi. L'intérêt du collectif et l'étiquette sociale primant sur le reste, il est coutume de faire bonne figure, donc, d'utiliser le tatemae, lorsque l'on s'adresse à quelqu'un, et cela est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit de relations professionnelles. L'image ci-contre illustre parfaitement ce propos.

Le nomikai permet ainsi à tous, de laisser son honne s'exprimer. Cela peut même donner lieu à des comportements que l'on ne pourrait jamais voir dans un cadre plus professionnel : grandes déclarations, excès de confiance, embrassades ou parfois même engueulades… Au Japon, ces « dérives inattendue » (souvent liées à l'ingestion de nombreuses pintes, vous l'aurez compris), sont appelées bureikō (無礼講).

Pourtant, et même si l'alcool coule à flot dans ces soirées, ces instants passés entre collègues n'échappent pas aux normes imposées par la société japonaise : le service, notamment, est implicitement codifié. Dans les nomikai les plus formels, ceux où c'est le patron (ou au moins, le chef du département) qui initie le mouvement, il est coutume que ce soit les kōhai (後輩), les employés les plus jeunes, qui proposent à boire et remplissent les verres des senpai (先輩), les employés les plus âgés. De manière générale, il n'est pas très bien vu de remplir son propre verre, d'ailleurs ; il est préférable d'attendre que quelqu'un vous le propose.

S'il est évidemment recommandé de boire de la bière ou du saké pour mieux s'intégrer au groupe, il n'est pas mal vu de refuser de boire de l'alcool et de préférer un soda ou un jus. C'est d'ailleurs bien ce qui différencie les réunions japonaises des réunions occidentales : au Japon, il est inacceptable lors de ce type de soirée de forcer quelqu'un à boire de l'alcool s'il n'en a pas envie. Le nomikai doit être avant tout un moment convivial qui se déroule dans le respect d'autrui et dans la bonne humeur.

Bōnenkai shinnenkai

Si les Japonais peuvent organiser un nomikai à n'importe quel moment de l'année, parfois simplement pour décompresser, ils apprécient en revanche beaucoup le fait d'initier ce type de soirée à l'occasion d'un événement important. Le départ ou l'arrivée d'un collègue, la célébration d'une bonne action survenue au sein de l'entreprise sont par de très bons exemples, mais au Japon, où le Nouvel An – appelé là-bas o-shōgatsu (お正月) ou ganjitsu (元日) – est sacré, on distingue deux nomikai spécifiques : le bōnenkai (忘年会) et le shinnenkai (新年会).

Bōnenkai, on finit l'année et on oublie tout

Organisé en fin d'année, traditionnellement au mois de décembre, le bōnenkai (忘年会) est une « réunion pour boire » qui permet, en quelques sortes, de purifier l'année qui vient de s'écouler. Durant cette soirée passée entre collègues et / ou avec des partenaires de l'entreprise, on trinque à l'arrivée imminente de la nouvelle année et on oublie tous les petits soucis qui ont pu parasiter l'esprit ces derniers mois. Si le bōnenkai n'est pas tout à fait une réunion officielle, celle-ci est généralement organisée par l'entreprise et il serait plutôt malvenu de refuser d'y participer, à moins d'avoir une bonne excuse.



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« Le Goût du saké » de Yasujiro Ozu 
 
Cette tradition est apparue au Japon durant l'époque de Muromachi (1336 – 1392) : à cette période, les Japonais les plus aisés se réunissaient autour d'un grand banquet pour exprimer leurs remerciements. On appelait alors ces réunions nōkai (納会). Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que l'appellation bōnenkai, ainsi que le sens qu'on lui prête aujourd'hui, a vu le jour.
En règle générale, on confie l'organisation du bōnenkai à la personne qui occupe le poste de secrétaire au sein de l'entreprise, ou bien à la recrue la plus récente, afin que celle-ci puisse faire ses preuves. Celle-ci est chargée de réserver la soirée un voire deux mois à l'avance et doit s'assurer que l'établissement qu'elle choisira respecte quelques critères de base : traditionnellement, on s'accorde sur un bistrot qui propose une formule nomihōdai (飲み放題, boisson à volonté) et on essaie de faire en sorte que le coût de la soirée ne dépasse pas 5 000 ¥ (environ 40 €) par personnes, afin que personne ne soit mis de côté. Selon les entreprises, les critères peuvent être amenés à changer : si certaines préfèrent économiser le coût d'un restaurant en organisant la soirée au sein de leurs locaux, d'autres en revanche tiennent à marquer franchement le coup en réservant une large tablée dans un hôtel de luxe.

Après le bōnenkai, ceux qui le souhaitent peuvent participer à l'« after », que l'on appelle nijikai (二次会) – dans certains cas plus rares, on organise même une troisième partie de soirée, appelée sanjikai (三次会). Les collègues se donnent alors rendez-vous dans un autre bar pour continuer de boire, ou bien dans un karaoké (カラオケ), où tout le monde pourra chanter tout son saoul (littéralement).

Shinnenkai, on commence l'année sur de nouvelles bases

Si le bōnenkai termine l'année, vous vous en doutez certainement ; le shinnenkai (新年会), lui, en commence une nouvelle. Cette soirée est organisée juste après les fêtes de fin d'année et comporte beaucoup de similitudes avec le bōnenkai. Traditionnellement, cette « réunion pour boire » (encore !) est organisée à une date très proche de celle du Nouvel An ; pour les collègues japonais, cette soirée est l'occasion non seulement de poursuivre les célébrations de début janvier, mais aussi de s'engager à commencer la nouvelle année sur de bonnes bases.

Contrairement au bōnenkai qui est une soirée implicitement obligatoire, il n'est pas mal perçu au Japon de louper le shinnenkai. Il s'agit en quelques sortes d'une réunion « bonus », et on estime que beaucoup moins de Japonais assistent au shinnenkai entre collègues : la plupart préfèrent profiter du début de l'année avec leur famille ou leurs amis proches.



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Enseigne populaire proposant une formule nomihōdai (飲み放題), boisson à volonté 
 
#Nomisugi, l'abus d'alcool

En 2014, la chaîne de bars japonaise Yaocho avait réalisé une publicité dans le cadre d'une campagne de prévention intitulée #Nomisugi (飲過ぎ, littéralement « trop bu ») contre les abus d'alcool (notamment liés à la tradition du nomikai). La vidéo, d'une durée de deux minutes, avait été diffusée en masse sur les réseaux sociaux du monde entier et présentait des hommes et des femmes, ivres morts dans les rues japonaises, affichés dans un espace délimité au ruban adhésif blanc, comme un « marqueur de honte ». Un triste spectacle auquel il est possible d'assister assez régulièrement en fin de semaine, dans certains quartiers des grandes villes du pays. À travers la prestation d'acteurs, la société Yaocho dénonçait le comportement honteux de ces « ivrognes d'un soir » et invitait tout un chacun à connaître ses limites.



 
 

Petit lexique du nomikai



  • Enkai (宴会) : désigne le banquet organisé par les collègues lors du nomikai

  • Kangeikai (歓迎会) : nomikai organisé lors de nouveaux recrutements

  • Kanji (幹事) ou tantosha (担当者) : celui qui organise, lance la soirée

  • Kanpai! (乾杯!) : équivalent de « Santé ! » (provient de l'expression chinoise 乾杯, ganbei, « cul sec »)

  • Nomihōdai (飲み放題) : boisson à volonté

  • Otsukaresama (お疲れ様) : formule de politesse, « Nous avons bien travaillé, merci pour vos efforts »

  • Tabehōdai (食べ放題) : nourriture à volonté





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Pour finir cet article, une illustration de l'artiste Takase, qui a imaginé un nomikai entre tous les personnages des films issus du studio Ghibli. L'image illustre assez bien l'ambiance de ce type de soirée au Japon et les fameux bureikō (dérapages dus à l'alcool) évoqués plus haut.



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Nomikai entre les personnages des univers Ghibli 
 


Rappelons que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, il convient d'en consommer avec conscience et modération. 
 

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