Bien, vous l'attendiez sûrement avec impatience vu que je me suis allègrement amusé à vous faire attendre alors voici la deuxième partie du chapitre 11 de Lumière !
Vous pensiez avoir droit à une bataille épique, des explosions bleues dans tous les sens, vous vous imaginiez déjà les bras azurs sortir du sol pour attaquer l’ennemi, celui-ci ripostant avec sa Couleur artificielle pour contrer mes projectiles cobalt ? Allez, avouez-le ! Et bien vous vous plantez en beauté !
C’est vrai qu’on avait plus l’air de deux chiffonniers en train de s’échanger des beignes que de combattants aux pouvoirs incroyables. Bon, certes, de chiffonniers surentraînés aux arts du combat mais pour l’instant, ni moi ni Mr Propre n’avions décidé d’user de nos capacités. D’ailleurs, je me questionne bien sur les siennes parce que pour m’avoir frappé aussi fort sans utiliser un gourdin ou une masse quelconque, il doit être bien lourd. En même temps, ça va bien avec son style de combat, un peu comme de la boxe voire du catch tout en puissance.
Nous nous éloignâmes l’un de l’autre d’un bond en arrière, histoire de reprendre notre souffle. Je le vis alors se baisser et ramasser un bloc de béton d’un bâtiment écroulé, le regard qu’il m’adressa ensuite me fit ravaler ma salive à toute vitesse, m’asséchant la bouche : une aura cyan apparut autour de son poing fermé sur le débris et celui-ci disparut comme absorbé par la peau du tueur qui en prit la consistance.
Je me retrouvais littéralement le cul par terre, choqué au plus profond de mon être car je savais ce que cela signifiait :
- Non, non… Ce pouvoir ne devrait pas exister !
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- Je t’attends mon jeune ami, viens et essaie de me trouver dans ce palais qui est le mien !
Houlà, il va se calmer tout de suite le bachelor ! Parce que là, ça commence sérieusement à me taper sur le système, cette arrogance mal placée ! De toute façon, ce trouillard s’est caché quelque part et n’est même pas foutu de venir m’affronter. Bon, c’est parti, dans la joie et l’allégresse ! Bon, ça fait bien dix minutes que je tourne en rond comme un abruti total et je l’ai toujours pas trouvé, ça me gave ! Et en plus il se fout de ma gueule, regardez-le ce con là !
- Tu devrais surveiller tes arrières un peu plus souvent.
La douleur qui apparut subitement dans mes côtes me fit me retourner pour voir l’homme me sourire et rentrer dans le miroir dont il était sorti ; ce connard venait de me planter une dague dans le dos. Aïe ! Merde ! Encore une !? Mais comment il fait, putain !?
- Tu vas arrêter avec tes illusions, oui ! Y en a marre !
Je me concentrais alors et créais deux sphères de lumière dans mes mains puis les fit éclater, libérant un flash suffisamment puissant pour se réverbérer sur tous les miroirs et l’aveugler momentanément. L’occasion était trop bonne pour rater cela :
- Il semblerait que je t’ai ébloui par ma puissance !
G*******************G
Des flammes émeraude, des jets d’eau kaki, tout autour de nous commençait à prendre une teinte verte, la lumière de mon feu illuminant les lieux, les flaques croupies renvoyant leur éclat. Ce combat peut paraître perdu d’avance mais je n’en ai que faire, si je n’arrive pas le battre, il faut au moins que je le retienne le plus longtemps possible, laisser aux autres le temps d’atteindre Nery et le mettre hors d’état de nuire.
Un tentacule de liquide poisseux m’atteint en pleine tempe, me faisant m’écrouler au sol sonné par la violence de la projection. L’homme me sauta dessus et me plaqua une sphère d’eau sur les voies respiratoires, m’étouffant peu à peu. Je ne dois pas mourir, je ne dois pas pour les autres ! Mon seul réflexe fut de porter ma main à son visage et d’envoyer une explosion de flammes, lui brûlant la moitié du visage ; son cri de douleur mêlé de rage suffit à me faire resurgir du brouillard dans lequel il m’avait plongé. Quand je me retournai vers lui, crachant l’eau viciée de mes poumons, ce fut pour le voir une poche d’eau sur la moitié gauche du visage, grognant suite à cet avant-goût de mes capacités.
Il darda sur moi son œil unique, l’autre ayant été recouvert de la chair fondue de ses paupières, et se mit à lâcher un flot d’insanités à mon encontre :
- Espèce de fils de pute, tu vas morfler sale bâtard, crachait-il dans une cascade d’injures, son débit ponctué de grognements de souffrance. Je sais que c’est assez horrible de penser ça mais j’étais plutôt content de moi sur ce coup-là ; par contre, je pense que je ne vais pas tarder à le regretter, cet homme m’a l’air prêt à tout pour m’empêcher de passer.
- Tu vas le regretter, espèce de connard, rajouta-t’il, confirmant mes pensées.
Il mit la main dans le bassin le plus proche et l’eau se mit à lui monter le long du bras, formant une masse épaisse qui peu à peu, s’étendant sur tout son corps, prit la taille et la stature d’un géant. Faisant du mieux que lui permettait sa bouche encroûtée et carbonisée, il sourit d’un air narquois et persifla :
- Alors, c’est qui le gringalet maintenant ?
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- C’est une impression ou on ne peut pas se toucher du tout ?
Mouais, pas con le gamin. Je peux pas l’atteindre parce qu’il me dessécherait d’un coup mais lui peut pas non plus parce que je le désintégrerais. Comment je vais pouvoir le battre celui-là ?
- Bon, on fait comment ? On se boit une bière en attendant ?
- Pourquoi j’aurais à rester là alors que je peux m’en aller casser la gueule à ton boss ?
- Ben, techniquement, si l’un d’entre nous bouge, l’autre devra forcément s’interposer et on va s’annihiler mutuellement. Donc, il ne nous reste plus qu’à passer notre temps ensemble, je vois rien d’autre. Il fit une pause avant d’ajouter d’un air insolent :
- En somme, tu vas servir à rien !
Oh putain, toi tu vas ramasser mon gars ! Prends-toi ça dans la gueule !
- Tu croyais vraiment que m’envoyer une pierre au visage allait faire quoi que ce soit ?
Ah… Oui, c’est puissant son pouvoir en effet, c’est plus que du sable… En plus, je crois que ça marche sur le même principe d’aura que moi, sauf qu’elle est ocre la sienne. Bon, ça va être vraiment chaud mais je pense pouvoir le battre.
- Qu’est-ce que tu fais alors, me dit-il derrière moi, apposant sa main sur mon dos.
Oh merde !
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- Mais tu vas finir par dormir, oui ou non ?
Vu de l’extérieur, ce combat était parfaitement ridicule : deux mecs qui, les mains tendus l’un vers l’autre, s’envoyaient des vagues de lumière orange et ivoire… ‘‘Pardon monsieur, pourriez-vous m’indiquer où trouver les abrutis ? Mais là-bas, dans leur cage mon brave ! Merci monsieur !’’. Je vous jure, ça fout quand même un peu les boules quand ton premier combat ressemble à une bataille de pistolets à eau.
- Je t’ai dit que non, je ne dormirais pas !
‘‘Houlà ! C’est que ça commence à chauffer sur le terrain ! Messieurs, veuillez rester calmes et ne pas déborder !’’
- Mais merde, dors ! Personne ne peut résister à mon pouvoir normalement, fais pas chier !
‘‘Pas de coups bas, on a dit ! Y a des mots qui vont vite être regrettés !’’
Bon, arrêtons là le délire, il va vraiment falloir que je le batte un jour ou l’autre. Par contre, je sais pas si c’est sa Couleur ou ma narcolepsie mais j’ai encore envie de pioncer… Mes pilules… Où sont mes pilules !? Oh merde, je les ai laissé tomber juste à côté de l’enclos tout à l’heure à mon réveil ! Est-ce que je pourrais les reprendre ? Allez, petit saut de côté comme dans les films d’action !
- Où crois-tu aller comme ça, entendis-je dans mon dos, me collant des frissons.
Je crois bien que je suis foutu…
P*******************P
- Mais arrête, je te dis que tu me tueras pas, j’ai déjà fait des tests !
Mais c’est qu’il continue à me tirer dessus à l’arbalète depuis sa planque ! Ah mais l’obstination peut être une qualité, surtout chez les cons !
- Aïe, mon œil… Ma jambe… Mon estomac… Mais t’es sourd ou quoi ?
Et hop, un petit coup de chant et on se sent mieux après ! Va peut-être falloir qu’il se rende compte qu’il a bientôt plus de carreaux à tirer… Je fais quoi, je lui dis ou pas ? Non, laissons-le se dépatouiller tout seul, il verra plus tard. Trois… Deux… Un… Et il revient à la réalité !
- Question : tu vas faire comment maintenant que tu peux plus me tirer dessus, lui lançai-je en guise de petite pique. L’homme sortit enfin de sa cachette, une véritable armoire à glace avec la coupe militaire, une mâchoire carrée, balafré de partout, des buissons à la place des sourcils. Je crois bien que j’ai fait une boulette là…
- Tu disais, nabot, demanda-t’il avec un sourire machiavélique, et une voix qui ne correspondait pas du tout au personnage. C’était tellement décalé que je ne pus m’empêcher d’exploser de rire, le vexant encore plus.
- Mais arrête de te moquer de moi, tout le monde se moque de moi, se mit-il à geindre comme un gamin.
Oh non mon gars, je suis désolé mais là c’est trop !
- Tu vas souffrir alors !
Le géant mit ses doigts sur ses tempes et, sans que je puisse y faire quoi que ce soit, mon cerveau se mit à vriller sous une tempête de paroles, une marée de mots qui m’emprisonnèrent dans un cercle infernal de douleur.
R*******************R
- Tu crois sérieusement pouvoir me blesser avec ça !?
Les armes ne fonctionnent pas contre lui, il bloque tous les mouvements. Essayer avec un couteau. Non, ne marcherait pas non plus, il stoppe toute choses non vivantes. Que faire ? Utiliser cette technique ? Non, ce serait dévoiler mes capacités à leur maximum.
Ne pas retomber dans son piège de balles, je ne le crains pas. Demander.
- Eh bien, tu n’attaques pas non plus ?
- Parce que tu crois que je peux pas, c’est ça ? Tu vas voir ce que c’est de sous-estimer les pouvoirs de quelqu’un !
Identifier le problème : mur de balles sous influence du Marron Immuable bloquant le passage. Attention, danger potentiel : si l’ennemi possède la capacité de les stopper, il a également l’inverse, voire mieux. Pensée confirmée : les balles sont en train de partir dans tout les sens. Protection efficace mais perturbations empêchant d’atteindre la cible. Utilisation d’une capacité recommandée. Chargement du bouclier effectué. Prêt à lancer. Fait.
- Raah, enfoiré… Alors t’es capable de lancer tes boucliers hein ? Pourquoi j’avais pas prévu ça, je suis trop bête !
Résultat du lancer : épaule gauche sévèrement entaillé. Refaire un essai pour confirmer théorie, double lancer. Chargement bouclier droit effectué. Chargement bouclier gauche effectué. Lancer. Toucher à la jambe et à la hanche droite. Théorie confirmée : il ne peut pas stopper les boucliers car ceux-ci sont de l’énergie pure donc intangibles.
Ennemi en colère, déception de sa part qui le met dans cet état. Accélération des balles volantes constatée, danger potentiel. Impossibilité d’échapper à un encerclement par ces dernières. Prisonnier. Ne peux plus m’échapper.
Que faire ?
L*******************C
L’homme continuait à m’envoyer ses gouttes de sang, gouttes qui transperçaient la matière aussi facilement que des balles de mitrailleuses tirées sur une grosse motte de beurre. Euh, je suis pas vraiment sûr que cela soit très normal pour du sang de traverser la pierre ainsi. Bon, après, ça doit pas être très pratique à la base puisque tu pourrais risquer l’anémie mais là, il a pris le sang de je ne sais pas trop quoi et je ne veux même pas le savoir !
- Tu croyais pouvoir m’échapper longtemps, fit une voix au dessus de moi.
Je levais les yeux pour le voir perché sur le toit d’en face, arborant une expression crispée
- Tu pensais vraiment t’en sortir après avoir insulté le maître, hein ?
Je lançais une nouvelle explosion sonore dans ses oreilles, espérant le sonner mais rien, aucun signe d’évanouissement. Au contraire, il souriait d’un air narquois, ce qui n’était vraiment pas bon signe. Le trou formé dans ma jambe par une de ses balles sanguinolentes me le prouvait bien.
- N’essaye même plus, je peux solidifier momentanément le sang dans mes tympans pour qu’ils ne soient pas crevés. En parlant de crever, je pense que je vais bien m’amuser maintenant, déclara-t’il en faisant apparaître un sabre rouge dans sa main.
Pas bon, pas bon du tout…
Maintenant, vous avez le droit de me huer pour ce que je vous ai fait ! A la semaine prochaine, plus que cinq chapitres à publier par contre.
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L'imagination est le propre de l'homme car "nous sommes faits de la même matière que les rêves" (William Shakespeare)
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Sujet: Lumière 
Lun 28 Oct - 3:58
