royaume de falmaria auteur Casdin

Admin Messages : 1006 Date d'inscription : 25/10/2019

Chapitre 23 : Falméria rongée par les flammes

Après avoir fait irruption dans la chambre de Yoko et des autres, j’allais sans tarder lui rapporter mon rêve dans les moindres détails. Telles furent ses paroles.

_ Tu sais Zéphyr, ce genre de rêve on appelle ça un cauchemar…
_ Est-ce là tout ce que ce « cauchemar » t’inspire ?!
_ Il est tard tu sais, j’ai besoin de repos comme tout le monde moi. Haaaaaaaaa…
_ Mais et si jamais cela se produisais, que devrais-je faire ? Comment pourrais-je….
_ Arrête un peu de parler de chose déprimante et vient donc me tenir compagnie cette nuit, c’est audacieux de ta part de pénétrer dans la chambre de 4 jeune femmes.
_ Jeunes femmes ? Je ne vois pas à qui tu peux bien te référer, après tout, nous avons dépassés plusieurs siè….
Soudain, de lourds regards m’empêchèrent de finir ma phrase, sous peine d’avoir ici même une vision de l’enfer. Puis chaque résidente de cette chambre se jeta sur moi comme pour me ligoter, avec de bien sombre projets en tête. Par chance, je parvins à m’esquiver à temps mais je confiais à Phyrez le soin d’espionner un petit moment leur conversation. Mais ce qu’il me rapporta peu de temps après, ne faisait que renforcer mes soupçons précédents.

_ Yoko, tu as été bien trop lente ce coup-ci, on aurait pu l’avoir facilement.
_ Ne te fâche pas pour si peu Selkie, il y aura bien d’autres occasions pour ça, en plus il a fait un cauchemar.
_ Ah ah ah, c’est vraiment encore un jeune poussin pour être affecter par ce genre de chose.
_ Que veux-tu Aril, nous toutes avons vécues bien plus longtemps que lui, et la souffrance nous est aujourd’hui aussi familière que n’importe quelle autre émotions.
_ J’espère juste que son cauchemar n’en était qu’un Gaia, si jamais il s’avérait que les championnes comptent désormais Miriam dans leurs rangs, ils ne vont pas tarder à entrer en action.
_ *soupir*, il n’empêche que nous avons laissé filer notre peluche, ça aurait été si bien de se blottir contre ses ailes.
_ Comme si c’était les ailes qui t’intéressaient vraiment, l’eau est pure de nature à ce qu’on dit mais là, je ne vois que d’impures pensées.
_ Nous sommes toutes pareilles, peu importe l’élément qui nous caractérise nous restons femmes avant tout, petite fée.
_ Reste que la plus encline à avoir de telles pensées, n’est autre que notre chère Yoko, nous ne sommes pas de taille face à son appétit féroce

Il me rapporta également qu’après cette phrase, toutes se mirent à acquiescer hormis Yoko qui semblait vouloir démentir ce fait, pourtant établis. La possibilité n’était pas nulle pour que Miriam revienne, et je venais d’échapper de peu à la servitude nocturne. Encore une fois trop de choses arrivaient ensemble, et le repos était la première pensée qui venait assaillir ce qu’il me restait de volonté. Le lendemain arriva très vite, bien trop vite même, et j’étais encore allongé quand Yoko fit irruption dans la pièce, avec un visage qui ne laissait aucun doute sur la nature de sa présence dans cette pièce. Une chose grave était en train de se produire mais quoi ? C’est dans le but d’avoir la réponse que je la suivais dans cette course frénétique, jusqu’à l’observatoire où toutes les autres attendaient. Sans prendre le temps de m’expliquer, elle me somma d’entrer dans celui-ci, ce que je fis sans même savoir comment cela fonctionnait. Une fois à l’intérieur je fus projeté en dehors de la barrière de l’île avec Phyrez, tous deux sous formes éthérées. Puis vinrent les autres, la seule explication que j’avais trouvée à ce phénomène était que ce dispositif, permettait à son utilisateur d’observer directement les choses, sans avoir besoin de se déplacer ni d’ajuster la mire. C’était un système fascinant que j’aurais souhaité découvrir en d’autres circonstances, mais elles me faisaient signe de les suivre. La vitesse de nos déplacements était simplement extraordinaire, il ne nous avait fallu que quelques minutes pour arriver, quand cela nous aurait pris plusieurs heures en temps normal. Nous étions arrivés à Lysmir, des terres fertiles où les humains cultivaient toutes sortes de denrées alimentaires, qui servaient à approvisionner le Royaume de Sarlan. Berceau de tous les hommes foulant Falméria, ce royaume connaissait aujourd’hui encore des heures sombres, car la Lysmir que je contemplais alors, n’étais plus du tout la région luxuriante de jadis. Elle était baignée dans le sang de ses habitants et rongées par les flammes qui sortaient de la bouche de la nuée de Familiers qui œuvrait sous mes yeux. Ni clémence, ni honneur, tout ce que j’avais sous les yeux n’était que cruauté et barbarie, une vision qui m’était familière, mais il n’était pas question de Yarelle ou de quoi que ce soit de récent. C’était une étrange sensation, enfouie au plus profond de moi, une partie de mon passé qui ne s’était pas encore éveillée, ou que j’avais tout simplement scellé au fond de moi-même…

Chapitre 24 : Les élémentalistes et leurs sentiments

Cela fait maintenant 5 jours depuis l’incident de Lysmir, depuis il n’y a eu aucun signe des démons, ou de quelconques destruction en Falméria. Ce calme, après la tempête qui avait balayé cet endroit autrefois si calme, ne présageait rien de bon pour la suite. Bien sûr, le royaume de Sarlan qui eut vent de ce désastre, annonça un état d’alerte dans toutes les provinces qu’il administrait, et envoya un message à tous les autres peuples, pour les mettre en garde à leur tour. D’après Yoko, une telle solidarité ne se serait pas manifester par le passé, même si avant la grande guerre, les peuples ne nourrissaient pas de réelle haine envers les autres, ils n’auraient jamais tenté d’avertir les autres d’une quelconque menace. C’était une époque où chaque race ne se souciait que de ses propres problèmes, une époque où certaines querelles actuelles revêtaient l’aspect d’escarmouche sans pitié, où la discrimination était encore monnaie courante. L’aversion des Elfes pour les nains, le sentiment de supériorité des hommes par rapport aux autres races, la haine que se vouaient les elfes noirs et leur cousins bénit par la lumière, ainsi que bien d’autre choses, qui avait peu à peu amené tous les peuples à entrer dans un conflit tel, que les gardiens de l’équilibre durent dévoiler leur présence pour y mettre fin.

Les seules choses que je me devais d’entreprendre désormais, étaient de m’approprier le contrôle de l’air et l’eau, tandis que Phyrez attendrais pour pouvoir s’approprier le feu et la terre et finalement, retrouver son corps maintenant que la malédiction qui pesais sur lui est levée. Depuis notre retour j’ai eu maintes conversations avec Aril en ce qui concerne la maitrise de l’air, mais je n’arrive pas vraiment à saisir ses paroles, j’arrive tout juste à contrôler la pression de l’air qui m’entoure pour le transformer en rafale capable de broyer un arbre, ou de le concentrer autour de celle-ci pour pouvoir augmenter ma vitesse dans les airs. Mis à part ça, je n’arrive pas à saisir le fond de cet élément, peu importe la manière avec laquelle j’essaie de l’aborder, le résultat est toujours bien inférieur à celui qu’Aril arrive à produire. Ses explications étaient pourtant bien plus sérieuses que n’importe lequel des propos qu’elle avait pu tenir depuis mon arrivée. Quand j’y repense je ne peux m’empêcher d’éprouver une sorte de malaise.

_ Ecoute moi bien Zéphyr, car si tu n’arrives pas à saisir ça tu ne pourras jamais t’approprier mon élément. Quelqu’un qui manie à sa guise le vent ne doit pas faiblir ne serait-ce qu’un seul instant, il ne doit jamais céder à la tentation et faire un juste usage de ce pouvoir.
Si jamais il se laissait envahir par l’orgueil ou la tristesse, il perdrait le contrôle et se transformerait en une immense tornade, balayant tous les alentours pour enfin se réveiller dans un paysage dévaster, seul et tirailler par le remord.

J’ai d’ailleurs eu le même genre de ressentit avec Selkie, comme pour l’air j’arrive à transformer l’eau, soit en projectile dévastateur, soit en baume apaisant la douleur et pourtant son fondement m’échappe totalement. Sans compter le fait qu’elle a tenu un discours similaire sur la manière de le maitriser.

_ Si tu veux matérialiser l’eau sans nul risque, tu dois d’abords entrer en harmonie avec elle. Seul un calme imperturbable et une générosité sans faille te permettront d’éviter toute perte de contrôle. Si jamais tu paniquais ou faisait preuve de cruauté ne serait-ce que l’espace d’une seconde, tu déclencherais un véritable raz de marée, emportant tout ce qui se trouve dans les alentours. Toute personne utilisant ce pouvoir peut éprouver ce qu’il veut car il ne fait que détourner l’élément en question, cependant, toute personne qui le matérialise est soumis à d’énorme contrainte. Le moment venu tu comprendras certainement ce que nous voulions dire, mais nous ferons tout pour que, tu ne le comprennes pas de la façon que nous, nous l’avons comprise.

Cette mélancolie dans leur vois, cet air grave qu’elles affichaient, m’avait profondément marqué. Le temps passa rapidement, tandis que j’alternais entre l’entrainement et ces moments de réflexions, les peuples de Falméria faisaient face à de nombreuses attaques, réparties sur toute l’étendue des terres, frappant chaque peuple tour à tour. Ma maitrise de l’air devenait de plus en plus grande, à mesure que celle-ci s’intensifiait, une étrange sensation semblait élire domicile dans mon cœur. Une nouvelle personnalité semblait se dessiner à mesure de mon apprentissage.

Deux ans s’étaient alors écoulés, et j’avais enfin parfaitement saisi la nature du vent. Chaleureux et pourtant ravageur, le vent enveloppe chaque être pour lui procurer un sentiment de bien-être, mais peut aussi se montrer froid et causer le malheur. Un élémentaliste de l’air se doit d’être comme le vent qu’il matérialise, il doit être à la fois chaleureux et distant, à la fois fier et humble, il se doit d’être doux comme la brise et vif comme une bourrasque. Se tenir à la frontière qui relie chacun des aspects de cet élément, est primordial pour éviter qu’une catastrophe ne se produise. Et c’est ainsi, qu’à l’image d’Aril, un nouveau moi voyait le jour, fier et chaleureux, arborant des ailes partiellement grisées et un visage sûr de lui.

Je retrouvais ma véritable apparence et personnalité après avoir enfin montré à tout le monde que j’avais enfin réussi, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle me donne ce surnom.

_ Dis-moi Selkie, il ne t’a pas fait penser à quelqu’un à l’instant ?
_ Si bien sûr, on aurait dit exactement la même personne Yoko, tu crois que cela sera pareil pour moi ?
_ Ce n’est pas exclu étant donné que là on à cru voir Aril en version masculine géante.
_ Quoi, je ressemble à ça, tu te moques de moi Gaia, dites quelque choses vous autres.
Un silence s’intercala puis toutes les trois en cœurs, elles poursuivirent.
_ Zéphyr le narcissique argenté !
_ Pardon, comment ça narcissique, je n’étais pas du tout comme ça !
_ Désolée mais, c’est exactement ça, cette façon de se tenir, ce visage que tu affichais.
_ C’est quand même étrange, trois couleurs d’ailes pour le moment si on laisse Phyrez de côté.
_ Oui, le blanc de tous les jours, les ailes étincelantes quand il utilise la magie de création et maintenant des ailes grisées quand il utilise le vent.
_ En plus de ses changements de personnalité, entre l’assurance, la timidité et l’amour de soi il y a tout de même un monde.
_ Yoko passe encore, mais que même Selkie et Gaia fasse ce genre de remarque me choque un peu. Ah, on dirait que je ne suis pas le seul dans cet état d’esprit on dirait, Aril semble totalement abattue.
_ En attendant cela veut dire que mon frère a encore une couleur et une personnalité à revêtir non ?
_ Oui c’est vrai, en fait je n’ai pas à être dépité parce que vous allez passer par cette humiliation aussi, j’ai hâte de voir quand cela sera votre tour de vous voir au travers de Zéphyr.

Après une transformation bien embarrassante malgré le fait qu’elle fut couronnée de succès, il fallait maintenant que je m’attelle à la maitrise de l’eau…

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Plume écarlate

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