Royaume de Falmaria

Admin Messages : 1006 Date d'inscription : 25/10/2019

Falméria

Introduction: Zéphyr

Lors d’une nuit d’été, le ciel parfaitement dégagé me laissait entrevoir, les étoiles qui guidaient ma pauvre personne dans le noir. Un champ m’entourait bordé par des fleurs, qui de leur parfum chatoyait mon cœur. La caresse du vent venait me bercer, tel les bras envoutant de ma mère bien aimée. La lumière de la lune chaleureuse et purificatrice, exhalait mes sens et laver le calice. Contenant mon essence jadis impure souillée par cet obscur, nuage qui voilait mon écrin me laissant désemparé et sans rien. Aujourd’hui je marche assuré, dans la lumière de la nuit azurée.

Mes sens en éveil je marchais sur la route et me perdait dans ce paysage polychrome, me laissant planer sur un petit nuage. Je prêtais attention à chaque détail, imprimant chaque forme et chaque couleur. Je faisais le constat des sensations éprouvées comme la caresse du vent, la chaleur de l’été, et la beauté de la voie lactée qui s’étendait a perte de vue, tel une peinture sur un plafond. Ce ciel profond me semblait nostalgique mais a une toute autre échelle, à tel point que je m’interrogeais souvent sur la nature, ou plutôt l’origine de cette sensation. Mais je ne trouvais jamais la réponse et cela ne semblait guère d’une réelle importance.

Le cœur léger et comblé par la vue, je ne voyais pas défiler le temps comme le trajet effectué. Si bien qu’à un moment je ne savais guère ou j’étais…
Ma sérénité avait été ébranlé mais pas anéantie, je continuais donc mon chemin espérant trouver une auberge en chemin, voir même une taverne. Quoique ce dernier endroit n’est généralement pas recommandé mis à part pour déclencher une rixe (comme le disait ce pugiliste nain « du sang, de la chique et du mollard »). Les nains sont des êtres fascinant voyez-vous, mais quelques peu farouches et bagarreurs, leur science de l’architecture n’a nulle égal dans ce monde et leurs guerriers sont fiers et loyaux.

Quoi qu’il en soit il fallait que je trouve un endroit au plus vite, ne serais-ce que pour savoir où je suis, et pour me restaurer entre autres choses (nul besoin de préciser je présume ?).
Je marchais pendant une trentaine de minutes quand je tombais nez à nez avec devinez quoi… un coupe jarret (la fortune m’avait-elle quittée ?).
Cet homme lézard s’approcha et me dit la réplique habituelle de ces énergumènes, à savoir, la bourse ou la vie.

J’étais plutôt embêté, car j’avais ma vie sur moi mais je n’avais pas de bourses (non je ne suis pas une fille). J’avais envie de m’enfuir à toute jambe mais les hommes lézard courent plutôt vite et entouré d’arbre c’est encore pire. Je réfléchissais à un moyen de me sortir de ce traquenard quand soudain j’eu l’idée, certes folle, de lui sauter sur le râble et de l’attacher avec une liane qui me semblait de résistance correcte. Mais comment faire ? Et bien j’ai montré du doigt le bois derrière lui et j’ai hurlé « Ah !!!! Un riche bourgeois ! » Et là cet imbécile c’est retourné en salivant (je vous laisse entrevoir la suite).

Sortis de cette mauvaise passe je continuais mon chemin, et sur quoi je tombais… une taverne.
Je m’en approchais à peine et j’ouï un véritable capharnaüm alors que j’étais dehors…imaginez l’intérieur. Après moult réflexion je décidais d’entrer, mais à mon grand désarroi (mais sans être étonné) je voyais à peine la porte ouverte, des pintes de bière voler, et toutes étaient dirigées sur des elfes, lancées par des nains (là non plus je n’étais guère étonné). La rixe qui allait en ressortir resterait mémorable, pour preuves tous salivaient d’avance et j’entendais un groupe de lycanthrope faire les paris « à ton avis qui collera le premier gnon ? Je pense que c’est les elfes les nains sont pas assez rapides ». Et ils avaient raison, une volée de pruneau de la part des elfes puis une mitraille de pain de la part des nains. Je décidais que je n’allais pas rester ici sous peine de recevoir leurs prochaines politesses.

Un jeune elfe qui m’avait vu sortir m’a interpellé, il me demandait si j’étais perdu, comme je l’étais j’ai répondu oui. Tout de suite après avoir entendu ma réponse il me proposait de passer la nuit dans sa cabane, non loin de la taverne dans la forêt. Ne sachant point où dormir j’acceptais sans réserve car on peut faire confiance aveuglément à un elfe, jamais ils ne trahiront ou tromperons les gens. Je passais donc la nuit en sa compagnie qui fut forte agréable, il était chaleureux et a pu m’en apprendre plus sur cette sensation qui me turlupinait. Selon lui la source de cette nostalgie se trouvait au plus profond de ma mémoire, qui selon ces mots, soi m’avais été dérobée soi avait été altérée. Sur cette révélation je pu enfin dormir sereinement et ce depuis 5 ans.

Le lendemain matin je me réveillais de cette agréable nuit, quand l’elfe me tendit quelques fruits fraichement cueillis. Après avoir mangé je lui demandais où nous nous trouvions, il me montra une carte et pointa du doigt le continent de Falméria, jusque-là tout allait bien. Ensuite il me montra la forêt de Xylis ou nous étions selon lui, là par contre cela posait un problème, cette forêt était à des lieus de ma contrée natale Galmich. Je me demandais comment j’avais pu parcourir autant en seulement 8 heures, qui plus est cela signifiait que j’étais passé par bien des lacs, or je suis venu à pied. Le mystère restait insoluble mais une chose était sûre, mon voyage ne faisait…. Que commencer.

Il me semble que je ne vous ai pas révélé mon nom n’est-ce pas, mes excuses, je me nomme Zéphyr et ceci est mon histoire.

Chapitre 1 : Une rencontre particulière

Après avoir vu où je me trouvais, les mêmes questions résonnaient dans ma tête « Comment est-ce possible ? Que m’est-il arrivé ? ». Mais elles restaient sans réponse, et je me sentais quelque peu déphasé. Le brave Elfe avait remarqué l’état dans lequel je me trouvais et donc me conseilla, avant toute chose, de me procurer le nécessaire afin de pouvoir entreprendre mon voyage.
Il soutenait aussi qu’il me faudrait un compagnon, histoire d’éviter toute mésaventures (très prévoyant contrairement à moi). Pour le matériel il me montra sur la carte un petit village Elfe (Yarelle) ou je pouvais trouver tout ce qu’il faudrait, de plus par manque de moyen (Rappelez-vous le voleur, je n’ai pas de bourse), je pourrais obtenir du matériel en rendant service à la communauté (chez les Orcs j’aurais été dans de beaux draps)

Pour le compagnon il s’excusait de ne pas pouvoir venir et m’indiquait donc une clairière à proximité ou je serais susceptible d’en trouver un. Seul problème, il est resté très évasif sur le sujet et une phrase m’a beaucoup marqué celle qui mentionnait de ne surtout pas courir (plutôt effrayant). Je le remerciais encore pour tout ce qu’il avait fait commençait ma préparation pour un grand voyage… rentrer chez moi (risible je sais)

Je m’enfonçais donc peu à peu dans la forêt, admirant les quelques Ents qui se profilaient à ma vue, les ents et les tréants sont des arbres séculaires doués de la vie, ils sont les protecteurs des forêts quelles qu’elles soient souvent accompagnés par les dryades. Les fleurs étaient magnifiques tout comme les arbres, les forêts Elfes sont de loin les plus harmonieuses et les plus accueillantes des forêts de ce monde. On s’y sent apaisé et protégé, qui plus est on peut apercevoir des créatures magnifiques telles que les licornes ou même les fées.
J’avançais doucement, contemplant les merveilles qui s’offrait à mes yeux, néanmoins je restais prudent suite aux mises en garde de mon bienfaiteur et donc marchais doucement.

J’ai bien cru ma dernière heure arrivée quand je fus égratigné par une flèche, mais d’où provenait-elle ? Je n’avais rien vu venir et j’étais sûr que le tireur m’avait raté délibérément, comme une sorte d’avertissement de sa part. Décidé à trouver un compagnon je m’enfonçais plus profondément dans la clairière qui s’étendait devant moi, quand tout à coup…… une seconde flèche me rasa de prés (un peu plus et j’avais une balafre). Tétanisé par la précision des tirs mais fermement opposé à rebroussée chemin, j’avançais toujours vers ce qui semblait être une cabane. C’est là que je vis un archer très mince décocher une flèche, celle-ci semblait être la dernière et c’est là que je sentis mes forces m’abandonner, tout devint sombre et je perdis conscience mais sans tomber au sol.

Je me réveillais plus tard dans les bras d’une créature enchanteresse, une magnifique Elfe qui me regardait avec stupeur, comme si elle avait vu quelque chose d’incroyable, alors que je me suis juste évanoui. En regardant de plus près j’ai remarqué qu’elle avait quelque chose de nostalgique, je l’avais déjà rencontrée mais où ? Puis je réalisais soudain la présence d’un arc long et d’un grand carquois sur son dos, et là j’ai su que cette créature divine était le démon qui m’avait traité comme un vulgaire gibier il y a peu.

Remis de mon malaise je me réfugiais derrière un arbre après m’être dégager de sa mortelle étreinte, et la sommait de ne point s’approcher de moi et de ne pas toucher à son arc. En voyant mon attitude elle fut surprise mais pour je ne sais quelle raison… elle s’écroula de rire. Un peu vexé je lui demandais quelle était la cause de cet esclaffement et elle me répondit que ce n’était rien et se mis à genoux. Là je fus le seul surpris, surtout en entendant son discours. Elle disait qu’elle voulait me servir et donc m’accompagner partout où j’irais, au début je la croyais un peu timbrée (elle me canarde et ensuite elle ploie devant moi). Pourtant cela tombait fort bien car ses talents était indéniables et j’avais besoin d’un compagnon, aussi je lui demandais quel était son nom. Son visage s’attrista puis elle me révéla… qu’elle n’en avait pas.

Pour faire cesser la torture de son cœur je décidais de poser ma main sur sa chevelure d’argent (elle fut surprise et pris peur), puis de lui donner un nom (surprise toujours mais larmoyant de bonheur). C’est ainsi que je décidais de l’appeler Elana. Son visage heureux et souriant, était dans cette forêt le plus réconfortant. Je décidais de ne point poser de question pour le moment et de lui laisser tout le temps nécessaire, pour que son cœur obscurci pour le moment soit à nouveau baigné par la lumière.

Avec ma partenaire je faisais route vers Yarelle, mais les questions qui sans cesse me harcèlent, venaient de voir leur nombre augmenter et semblaient provenir de souvenirs refoulés.
La jeune Elfe mystérieuse et moi-même, entreprenions un voyage sans pareil. Mais était-ce pour rentrer ou bien pour découvrir notre passé ?

Chapitre 2 : Chasse aux Faucheurs

Après être sortis de la clairière nous faisions une halte dans un bosquet sacré, normalement les gardiens ne tolère en ces lieux aucune présence mais avec Elana il semblait que la règle ne s’appliquait plus. Au Début je me demandais pour quelle raison puis je décidais de lui poser, après manger, la question sur cet événement inattendu. La nuit était tombée mais la lumière inondait ces lieux, émise par les nombreuses fées qui vivaient ici. J’étais émerveillé et découvrais une nouvelle facette de ce monde qui regorgeait d’insondables merveilles.

Nous avions établis un camp de fortune et, au centre de celui-ci, Elana préparait notre repas. Comme nous étions dans une forêt il était hors de question de faire un feu et encore moins de se sustenter via un animal. (J’avais oublié de préciser que les elfes ne mangeaient guère d’animaux, et donc, se nourrissaient exclusivement de produits extraits de ceux-ci comme du lait et de fruits et plantes diverses)

Moi-même je peux m’accoutumer à ce régime car les Elfes savent comment faire un bon repas avec les denrées dont regorgent leurs forêts. La recherche des fruits et des plantes est aussi une de leur spécialité, il est indéniable qu’Elana ne faisait pas exception étant donné le succulent repas qu’elle prépara. Elle semblait rayonnante quand elle cuisinait et esquissa un grand sourire lorsque je la complimentais (la solitude avait dû être son lot depuis maintes années)

Le repas finit nous allâmes nous coucher, de même que chaque être présent dans le bosquet. La nuit était douce et chaude, nul besoin de couverture et une mousse très confortable pour s’allonger, c’était le paradis. Du moins c’est ce que je pensais, puis ils sont arrivés……les faucheurs. Créatures démoniaques chassant la nuit tombée, elles cherchent les êtres sans défense pour se sustenter. Leurs cris faisaient trembler tous les os de mon corps mais je ne pouvais pas être faible, car Elana bandait déjà son arc pour éliminer ces viles créatures. Mon rôle était de faire en sorte de ne pas les laisser approcher de l’habitat des fées et d’Elana, mais comment faire ? Je n’avais ni armes ni magie à leur opposer.

J’avais beau réfléchir je ne pouvais rien faire, tandis qu’elle luttait au péril de sa vie je restais en arrière. Ces bêtes étaient trop nombreuse pour elle seule et je ne pouvais guère l’aider, notre situation était des plus périlleuse. Les flèches volaient avec fureur vers ces abominations, nombres d’entre elles avaient été décimées et pourtant……une horde entière arrivait. Débordée Elana courait un grave danger, aussi j’allais à sa rencontre pour servir de bouclier. Il me restait mes poings et mon corps pour la protéger mais je fus mis à terre et piétiné. Ma conscience me quittait peu à peu, alors qu’Elana continuait à les tenir en respect tant bien que mal. Les ténèbres m’envahirent et je sombrais dans leur immensité.

Je pensais que tout était fini et m’était résigner quand je revins à moi. Elle avait posé ma tête sur ses genoux, ses larmes ruisselaient sur son visage et ses yeux étaient rouges (elle avait dû pleurer depuis fort longtemps). Pour faire cesser ses pleurs qui torturaient mon cœur, je caressais son visage. Elle se jeta sur moi toujours tremblante mais assurée de voir que je n’étais que partiellement blessé. Durant cette embrassade quelque peu étouffante je regardais les alentours et ce que j’y vis restera gravé dans ma mémoire.

Un carnage à perte de vue, la végétation avait été épargnée ainsi que nos hôtes de la nuit passée, pourtant tous les faucheurs avaient été anéantis, et pas par des flèches. Cela ressemblait à des blessures faites par magie, quand j’ai demandé à Elana elle n’a pas voulu répondre ou peut-être ne le savait-elle vraiment pas, car elle a détourné subitement la tête. Elle semblait avoir subi un grave revers et s’étant évanouie son réveil fut des plus turbulents, la culpabilité de n’avoir pas pu me protéger avait dû faire couler ses larmes. Au fond de moi je me sentais misérable d’être tombé sans n’avoir rien fait, et elle pleurait pour moi, rendant cette pensée plus douloureuse encore.

Je voulais pouvoir protéger son sourire et sécher à jamais ses pleurs, c’est pourquoi j’entreprenais un périple dans mon cœur. Celui de ne plus jamais la laisser seule face au danger, pour cela il me fallait à n’importe quel prix changer. Peut-être y aurait-il une personne à Yarelle qui pourrait m’enseigner comment me battre, car il était hors de question de voyager sans pouvoir me défendre. Mon air grave la rendait soucieuse alors qu’elle pansait mes blessures, aussi je décidais de lui sourire sans rien laisser transparaître. Un sourire sur son visage était une bénédiction, il apaisait mon esprit qui, pour je ne sais quelles raisons, semblait harassé.